Des rapports ont commencé à circuler dans les médias au sujet d’une étude menée par des chercheurs sud-coréens sur les conséquences des vaccins anti-COVID-19, affirmant qu’une des conclusions de cette étude est que les personnes vaccinées ont subi des changements de personnalité. L’étude, publiée en juin dernièr, montre que même si une incidence accrue de certains types de troubles psychiatriques (par exemple, l’anxiété ou la dépression) a été constatée chez les personnes vaccinées, l’incidence d’autres types de troubles psychiatriques (par exemple, la schizophrénie ou les troubles bipolaires) a diminué, par conséquence, les résultats ne sont pas clairs et aucune conclusion ne peut être tirée. Les informations diffusées dans les médias sont donc inexactes et incomplétes.
CONTEXTE
Slay News a publié un article le 26 janvier 2025, signé par Frank Bergman:
« Une étude alarmante a soulevé de nouvelles inquiétudes majeures concernant les ‘vaccins’ à ARNm après que des chercheurs ont confirmé que les vaccins COVID modifient la personnalité de ceux qui les reçoivent. Une étude choquante sur les ‘vaccins’ COVID à ARN messager a provoqué une onde de choc dans la communauté scientifique. Des chercheurs sud-coréens ont confirmé que les vaccins modifient le comportement humain. L’étude troublante a révélé que les émotions, la personnalité, les sentiments, les peurs, le niveau de stress, le bien-être mental et la vision globale des gens ont changé après l’administration du ‘vaccin’. L’étude, évaluée par des pairs, portée sur plus de 2 millions de participants, a été publié dans la célèbre Nature Journal. L’étude a été dirigée par le professeur Hong Jin Kim du département d’orthopédie chirurgie de l’hôpital Sanggye Paik de l’université d’Inje et de la faculté de médecine de l’université d’Inje de Séoul, en Corée du Sud. Les chercheurs ont confirmé que les vaccins anti-COVID sont responsables des changements majeurs de personnalité et de comportement chez les personnes vaccinées au cours des quatre dernières années. (…) L’étude a révélé que ces changements psychiatriques ont conduit à une augmentation des troubles de santé mentale.

REALITATEA TV a repris l’information, publiée sur son site internet le 27 janvier 2025 :
« Étude incendiaire sur les effets des vaccins à ARNm anti-COVID : comment ils ont changé la personnalité des gens. » « À une époque marquée par la controverse et des débats, les vaccins à ARNm anti-COVID ont suscité non seulement des discussions sur leur efficacité et leur sécurité, mais aussi sur leur impact sur la personnalité humaine. Une nouvelle étude provocatrice explore comment ces vaccins pourraient influencer les traits de caractère et le comportement des individus. Des chercheurs de Corée du Sud ont mené une étude à grande échelle, avec plus de 2 millions de participants, qui a été publiée dans le célèbre National Journal. (Il s’agit en fait de Nature Journal – n.n.) Selon l’analyse de l’étude, elle prouve que les émotions, la personnalité, les sentiments, les peurs, les niveaux de stress, le bien-être mental et les perspectives générales des personnes qui ont reçu le « vaccin » contre la COVID ont changé », selon REALITATEA TV.

Active News a également publié, le 27 janvier 2025, citant Slay News : « Une étude alarmante soulève de nouvelles inquiétudes majeures concernant les injections d’ARNm après que les chercheurs ont confirmé que les ‘vaccins’ COVID modifient la personnalité de ceux qui les reçoivent. » « Selon les journalistes de Slay News, qui ont analysé l’étude, elle prouve que les émotions, la personnalité, les sentiments, les peurs, les niveaux de stress, le bien-être mental et les perspectives générales des personnes qui ont reçu le ‘vaccin’ COVID ont changé. Les chercheurs ont confirmé que les vaccins anti-COVID sont responsables de l’augmentation des changements de personnalité et de comportement chez les personnes au cours des quatre dernières années. Les auteurs de l’étude ont découvert que les ‘vaccins’ à ARNm provoquaient des ‘manifestations psychiatriques’ et que celles-ci entraînaient une forte augmentation des troubles de santé mentale. Les patients iniclus dans la recherche ont décrit des sentiments de trouble intérieur, de peur, de terreur et de dépression. »

Les allégations de Slay News sont également partagées sur Facebook. Par exemple, l’utilisateur Dan Enache a publié le 27 janvier 2025 des extraits de l’article de Slay News, mais avec une capture d’écran de l’article d’Active News ayant le même thème.
VERIFICATION
L’étude des chercheurs sud-coréens Hong Jin Kim, Min-Ho Kim, Myeong Geun Choi et Eun Mi Chun est parue le 4 juin 2024. Elle a été publiée dans la revue Nature. Cette étude visait à étudier les effets indésirables psychiatriques après la vaccination contre la COVID-19 dans un large échantillon de population à Séoul, en Corée du Sud. Un échantillon de 50 % de la population résidente de Séoul a été recruté, sélectionné au hasard parmis la base de données du Service national d’assurance maladie de Corée (KNHIS) le 1er janvier 2021. Les participants inclus dans la base de données du Service national d’assurance maladie de Corée ont été divisés en deux groupes: les personnes qui ont été vaccinées et les personnes qui n’ont pas été vaccinées contre la COVID-19. L’incidence cumulée pour 10.000 des effets adverses psychiatriques a été évaluée a une semaine, deux semaines, un mois et trois mois après la vaccination contre la COVID-19. Comme indique l’étude, « des preuves ont suggéré un risque accru de manifestations psychiatriques suite à des infections virales, y compris la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19). Cependant, des réactions indésirables psychiatriques après la vaccination contre la COVID-19, qui ont été documentées dans des rapports de cas et des études de cas, ne sont pas claires »
«L’incidence cumulée de la dépression, de l’anxiété, des troubles dissociatifs, liés au stress et somatoformes, des troubles du sommeil et des troubles sexuels trois mois après la vaccination contre la COVID-19 était plus élevée dans le groupe vacciné que dans le groupe non vacciné. Cependant, la schizophrénie et les troubles bipolaires ont montré une incidence cumulée plus faible dans le groupe vacciné que dans le groupe non vacciné».
« La vaccination contre la COVID-19 a augmenté les risques de dépression, d’anxiété, de troubles dissociatifs, liés au stress et somatoformes et de troubles du sommeil, tout en réduisant le risque de schizophrénie et de trouble bipolaire. Par conséquent, des précautions particulières sont nécessaires pour l’administration de vaccins supplémentaires contre la COVID- 19 parmis les populations vulnérables aux effets adverses psychiatriques», montre l’étude des chercheurs sud-coréens.

CONCLUSION
Le rapport d’étude des chercheurs sud-coréens précise d’emblée qu’aucune conclusion claire ne peut être tirée concernant d’éventuels effets psychiatriques indésirables après la vaccination contre le COVID-19. Par conséquent, l’information qui circule est imprécise.
Dana Sirbu